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 Polémique

  Approches de la Philosophie

par Phronimos



LACAN


     Une des thèses majeures de Lacan a consisté à affirmer que le sujet entendu au sens classique n'est qu'une fiction, une illusion idéologique issue des philosophies du Cogito: le sujet lacanien est brisé, hétéronomique, s'échappe toujours à lui-même à travers la diversité de ses aliénations produites par le Moi.
Le discours psychanalytique de Lacan s'est habilement construit à partir du mélange d'une triple influence, sans compter bien entendu celle de Freud ou de certains emprunts à l'orientalisme: l'existentialisme sartrien, la dialectique du savoir absolu de Hegel, et les critiques de Heidegger.

a) L'héritage de l'existentialisme:

   Pour Sartre le sujet authentique est "néant" car il échappe à toute définition, à tout emprisonnement à une quelconque essence prédéfinie: par différenciation d'avec les objets fabriqués dont l'essence précède l'existence, le sujet humain est libre, il n'est rien de prédeterminé avant les actions qu'il choisit de faire, c'est-à-dire qu'il n'est jamais, par sa conscience qui est pure transcendance, ni identique à lui-même, ni identifiable. I1 est ainsi liberté, scission constante d'avec lui-mème. Pourtant il peut s'aliéner, se réifier, car chacun peut céder à la mauvaise foi, s'identifier à une essence, à un personnage à un ròle: il cesse alors d'être néant, il devient quelque chose et perd la liberté constitutive de son humanité, sa subjectivité authentique. Il se réduit ainsi pour autrui à un image à laquelle il adhère .
  C'est cet espace dialectique de l'Etre et du Néant que va investir la psychanalyse lacanienne, où le sujet est tension et scission permanente d'avec lui-même, et dans lequel le moi, produisant de l'imaginaire, est aliénation de la subjectivité authentique.
L'analyse du "Stade du miroir" est l'illustration de ce processus par lequel se constitue un sujet qui ne peut jamais se saisir comme tel. Il représente en effet le moment où l'enfant acquiert par un processus d'identification lié à la fonction de l'imaginaire, le sentiment de son corps propre. Si, dans un premier temps, l'enfant se prend pour autrui dans sa relation imaginaire (il parle de lui à la troisième personne ), dans un second temps il introduit une distance par rapport à cet imaginaire et arrive à comprendre
1/ que l'image et la réalité diffèrent et que
2/ l'image qu'il voit dans le miroir est bien la sienne. Pour Lacan, le "Stade du miroir" est bien "formateur pour la fonction de Je" car il structure le corps vécu qui était au préalable morcelé. Mais surtout cette expérience préfigure l'opposition du sujet et du moi; le "stade du miroir" manifeste "la matrice symbolique où le je se précipite en une forme primordiale, avant qu'il ne s'objective dans la dialectique de l'identification à l'autre et que le langage ne lui restitue dans l'universel sa fonction de sujet" (Ecrits I).
   L'émergence de la subjectivité est ainsi immédiatement vouée à l'aliénation imaginaire à l'autre au moment même où la fonction symbolique du langage lui restitue quelque chose d'elle-même. Ainsi on pourrait avancer qu'au moi correspondent la dimension de l'imaginaire, le regard et la réification (il est objet, voir plus loin Hegel); et qu'au sujet correspondent le je, la tension et la scission, le désir et la dimension symbolique du langage. Ce en quoi Lacan ne fait que reprendre les analyses de Sartre puisque le sujet est néant, tension entre deux unités insaisissables de lui-même, et que le moi n'est rien d'autre que la transposition, dans le champ de la théorie de l'Inconscient, de la mauvaise foi.

B/ L'héritage hégélien :

   Lacan utilise dans ses constructions théoriques le procès dialectique hégélien mais, meurtre du père oblige, dirige sa conception de la Psychanalyse contre le Savoir hégélien, qui construit l'existence d'un sujet rationnel, conscient de lui-même et de ses actes ... Pour mieux comprendre cet "emprunt" tout-à-fait explicite, il n'est qu'à suivre l'analyse que fait Lacan de la formation de l'Oedipe, pour laquelle il convoque La Phénoménologie de l'Esprit.
  Nous savons que le premier moment de cette odyssée de la conscience qu'est la phénoménologie est celui où la conscience est prise dans l'immédiateté des objets extérieures, et qu'elle représente le moment de l'identité. La conscience étant désir, elle cherche avant tout à s'identifier au désir du désir de l'autre, à être cet objet du désir. Pour Lacan, l'enfant est "désir du désir de la mère" et sa subjectivité, dans ce rapport imaginaire, se réifie: il est le Phallus; ce stade correspond au degré de savoir le plus pauvre pour Hegel, et pour Lacan au "narcissisme primaire", puisque l'enfant y est privé d'individualité, n'ayant aucun substrat symbolique de soi.
  Le second moment de ce processus de conservation et de dépassement (Aufhebung) qu'est la dialectique correspond chez Hegel à la conscience de soi, où l'objet devient l'inessentiel, où l'immediateté est mise à distance; bref, c'est le moment de la non-identité, de la conscience qui devient autre, c'est-àdire conscience de soi. Et pour Lacan, il correspond à celui de la subjectivité véritable, de la scission d'avec le narcissisme primaire, due notamment à l'acquisition du langage et la dimension du symbolique. L'image du père s'y donne comme le porteur symbolique et réel du Phallus, donnant et fixant la Loi au désir de la mère, frustrant par là l'enfant de sa mère et privant cette dernière de l'objet phallique qu'est l'enfant. Aussi celui-ci doit-il se décider à sortir de la dimension réifiante et imaginaire de l'être (le phallus) au profit de celle de l'avoir (un phallus). Le père, investi de cette représentation symbolique, "n'est pas un objet réel", nous dit Lacan, "il est une métaphore", "un signifiant qui vient à la place d'un autre signifiant".
  Cette découverte du symbolique, qui permet ainsi ce passage de l'être à l'avoir, fait que l'enfant devient sujet, c'est-à-dire non plus objet du désir du désir de la mère, mais bien sujet de son propre désir, qu'il va alors tourner vers toute une série d'objets substitutifs.
  Le troisième moment correspond au dépassement advenu de la conscience et de la conscience de soi chez Hegel, c'est-à-dire n'est autre que la conscience de la conscience de la conscience de soi ou, si l'on prefère, l'identité de l'identité et de la non-identité. Chez Lacan, il correspond aussi à la résolution dialectique chez l'enfant de l'être et de l'avoir, de l'identification au désir du désir de la mère et de la saisi de soi comme sujet, c'est-à-dire qu'il devient une nouvelle identification - celle au père pour le garçon, et à la mère pour la fille, et cela au prix du refoulement de ses désirs antérieurs.
  Mais, alors que cette dialectique phénoménologique devient la raison et rend possible l'effectivité du sujet conscient chez Hegel, elle se transmue, chez Lacan, en dissolution du sujet lui-même; et cela d'abord parce que le sujet est un effet de langage qui n'apparaît initialement qu'avec la métaphore paternelle, la dimension symbolique, que, par la suite, l'imaginaire ne fait que détoumer en croyant à l'unité du sujet : le sujet véritable finit ainsi, pour Lacan, à succomber à l'imaginaire du moi, qui apparaît bien comme ce qui tente en nous une "recollection" des différentes occurences du sujet ("le moi n'est toujours que la moitié du sujet"); ensuite, parce que l'enfant est voué à ne jamais pouvoir nommer adéquatement l'objet de son désir, si ce n'est à travers des objets substitutifs, c'est-à-dire des signifiants métonymiques.
   Là où Hegel fait intervenir le sujet rationnel, Lacan fait jouer le sujet fictif objet de son désir : fictif parce qu'il s'aliène et se perd immédiatement lorsqu'il se dit dans le langage (il en est immédiatement absent, il "est barré dans le langage" dit Lacan, ou si l'on préfère "il se barre", fiche le camp ); et objet de son propre désir car dépendant d'un inconscient dont il est le jouet (comme l'homme est le jouet de l'histoire, de "la ruse de la raison" chez Hege]).

C/ L'héritage heideggerien :

   Deux emprunts notamment: celui de la critique du pouvoir de la raison, et celui de la critique de la définition traditionnelle de la vérité.
Pour Heidegger, la vérité, pour être bref, est invisibilité et absence au coeur même de l'être, de toute présence, et non plus cette "adaequation rei et intellectus"; et pour cause! la définition classique suppose en effet un sujet conscient et maître de ses pensées, rationnel, ce qui n'est plus le cas chez Heidegger.
  Mais c'est aussi ce qui permet à Lacan de dissoudre le sujet lui-même à travers la fonction symbolique du langage - c'est au moment où il se dit "je" qu'il se perd aussitòt, étant pris entre le sujet de l'énoncé qui se présente dans le discours, et le sujet de l'énonciation qui est désir, sujet de l'inconscient: la vérité ainsi définie et importée se change chez Lacan en scission du sujet (Spaltung) qui est néant, tension entre ces unités insaisissables de lui-même, condition de possibilité et d'impossibilité de lui-même; bref, pour être heideggerien, le sujet représenté et donc rendu présent dans son discours par un signifiant (le "je"), en est immédiatement absent, "se barre" ..., tant il est vrai, pour être ce coup-ci heideggeriano-lacanien, qu'il est à lui-même son propre mystère.
     Cette déconstruction du sujet se double, comme à l'accoutumé, d'une critique du discours rationnel et de tout ce qui en découle, comme chez Heidegger, comme la prétention à une certaine scientificité, à une certaine maîtrise rationnelle etc ...D'où l'idée, lacanienne - mais on la retrouve aussi chez ce pitre de Derrida ! - que seuls le discours brisé, voire hermétique, et la différence (surtout pas l'unité ni l'identité ! !) sont adéquats pour rendre compte d'un pseudo-sujet qui, s'il se donne dans sa présence comme tel, ne peut qu'être brisé, aliéné dans ce putain de moi, toujours différent de ce qu'il saisit de lui, et donc incompréhensible à lui-même, à toute raison.
  D'où certaines conséquences, non des moindres, quant à la cure et à l'analyse. Pour être un "bon" analyste, et non un "âne" comme dit Lacan, il faut en effet mettre au rencard toute une panoplie héritée, bien sûr, d'une mauvaise interpétation du freudisme (!); dès lors, nous pouvons relever certaines directions de la pratique psychanalytique que suggère ce farceur de Lacan :
- ne pas tenter d'analyser par les causes, par des structures rationnelles, les cas à traiter ( ce serait vouloir être "scientifique", ce dont se réclamait (bizarrement ?) Freud lui-même d'ailleurs !) .
- surtout, ne pas intervenir dans la vie des patients, car ce serait en effet donner des repères à leur (maudit ?) moi; l'art de l'analyste, nous dit Lacan, doit plutôt consister à "suspendre les certitudes du sujet, jusqu'à ce que s'en consument les derniers mirages" (sic! On peut se demander les effets d'une telle analyse sur une personne dejà "fragilisée" !).
- mais surtout, le patient doit être traité "comme un objet", car, nous dit Lacan, n'étant rien d'autre qu'un moi réifié, il n'est plus tout-à-fait humain: "nous pouvons faire tout ce que nous voulons, y compris penser qu'il n'est qu'un objet, c'est-à-dire qu'il ne sait pas ce qu'il dit" (Seminaire, II, 286). Par conséquent, pour Lacan, le fou n'est donc pas le sujet de sa propre folie, vu qu'il n'est qu'une "chose intermédiaire entre l'humain et l'inhumain". Forclos, pris dans l'hétéronomie et dans les illusions produites par le moi, insaisissable à lui-même, comment pourrait-il en effet en être autrement pour le patient ? Et Lacan, toujours aussi farceur, de nous faire des références à l'orientalisme, par exemple au "non-agir", significatif de ce que doit faire un bon analyste - il n'y a, semble-t-il pas grand chose à faire devant quelqu'un qui n'est ni un humain ni un non humain, qui se saisit sans se saisir, qui ne s'appartient plus ...à part compter sur son argent ...(il y a de belles analyses là-dessus chez Freud et Lacan).

    Ainsi J.Lacan n'a fait qu'entériner, avec son originalité, cette dissolution du sujet qui a prévalu il y a quelques années, ce en quoi il apparaît aujourd'hui à nos yeux comme le plus grand des psychanalystes des années soixantes.






 
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